Quelques notions de base :
Le succès international de Saw et Hostel généra, outre des suites directes, une multitude de succédanés reprenant les thèmes et motifs visuels les plus identifiables des deux modèles. De cette floraison naquirent le « torture porn » et ses subdivisions.
Les mutilations et sévices commis sur des êtres humains par leurs semblables constituent le point d'intersection des films de James Wan et d'Eli Roth, qui se différencient dans leur traitement scénaristique et visuel du sujet, particulièrement dans l'évocation des conditions où la torture s'opère, et dans les intentions des tortionnaires. L'enlèvement et la captivité des victimes sont des facteurs communs aux deux œuvres, qui perdureront dans la plupart des films du sous-genre. Mais Wan et Roth les contextualisent chacun à sa façon.
Dans Saw, la
captivité est associée aux notions de jeu, de test, de défi. L'action observe
fréquemment une logique de jeu vidéo, en adéquation avec les visées du tueur
dont l'une des formules fétiches est « Game over » (« Fin
de la partie »). La surveillance par le biais d'une panoplie de caméras et
de moniteurs est un autre motif important de la série, traduisant à la fois
l'angoisse contemporaine face aux dérives du vidéo-flicage et à la perte
d'intimité qu'elles induisent, et le voyeurisme de plus en plus marqué de notre
société – encouragé par un exhibitionnisme non moins exponentiel.
Hostel repose pour sa part sur une violence plus fruste et compulsive, une cruauté sans raffinements ni apprêts, assimilant les corps à de la matière saccageable à merci, de la marchandise anonyme et interchangeable.
Ces deux options donnèrent
lieu, au sein du « torture porn », à des variations différenciées sur
le thème de la captivité et de la torture. Certains films exploitèrent le filon
de Saw en incluant dans leurs trames l'idée d'épreuve ou de charade, que
les victimes sont contraintes de remporter ou d'élucider. On y retrouve parfois
le processus éliminatoire amenant au décompte des « participants »,
un principe hérité des « Dix petits nègres » et cher aux suites du
film de Wan. Enfin, les notions de rédemption, de réhabilitation, de
rééducation, ainsi que les résidus d'une pensée fondamentaliste chez les antagonistes,
sont d'autres récurrences du cycle post-Saw.
D'autres films reposent essentiellement, à l'image de Hostel, sur les avanies faites aux corps sans autre fin que la satisfaction des pulsions sadiques du tueur - ou, occasionnellement, avec un alibi médical farfelu rappelant le contexte, très sensible dans le film de Roth, des camps de la mort nazis.
Hostel repose pour sa part sur une violence plus fruste et compulsive, une cruauté sans raffinements ni apprêts, assimilant les corps à de la matière saccageable à merci, de la marchandise anonyme et interchangeable.
D'autres films reposent essentiellement, à l'image de Hostel, sur les avanies faites aux corps sans autre fin que la satisfaction des pulsions sadiques du tueur - ou, occasionnellement, avec un alibi médical farfelu rappelant le contexte, très sensible dans le film de Roth, des camps de la mort nazis.
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